La restauration des boiseries de la Galerie Dorée
Dans les années 1635, 1650, le Marquis de la Vrillière, secrétaire d’état, fait construire par François Mansart un hôtel particulier derrière la place des Victoires et y fait aménager au premier étage une galerie longue de 40 mètres destinée à recevoir sa collection de peintures. Celle-ci, surmontée d’une voûte peinte par François Perrier en 1645, présente sur ses trumeaux, 10 toiles des plus grands maîtres (Poussin, Le Guerchin, Pierre de Cortone, etc.) placées dans des lambris blancs rehaussés d’or.
Au XVIIIe siècle le nouveau propriétaire, Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse réaménage l’hôtel au goût du jour. La galerie est remaniée, la voûte et les toiles sont conservées et les murs reçoivent un nouveau décor de lambris dorés réalisés par François-Antoine Vassé, sculpteur du roi, membre de l’Académie Royale de peinture et sculpture.
Après la Révolution, l’Hôtel de Toulouse subit la fureur des révolutionnaires, mais la galerie dorée est en partie sauvée grâce à l’installation de l’Imprimerie Nationale qui s’en sert d’entrepôt de stockage pour le papier. Les toiles sont déposées et envoyées au Louvres ou dans des musées de Provinces et le monogramme du comte de Toulouse est bûché. En revanche, les boiseries restent intactes
En 1854, la galerie Dorée est en péril. En effet l’hôtel, construit sur un ancien bras de rivière asséché nécessite d’importantes reprises en sous-oeuvre. La démolition de la galerie est même envisagée mais devant la qualité exceptionnelle du décor il est finalement décidé de le conserver. Entre 1870 et 1875, les boiseries et les sculptures en plâtre sont démontées et numérotées soigneusement tandis que les peintures de la voûte, trop endommagées pour être sauvegardées, sont reportées avec des calques sur des toiles. Le gros oeuvre est complètement reconstruit et après restauration, le décor de boiserie est intégralement remis en place et redoré à la feuille tandis que des copies des tableaux sont placées à l’emplacement des anciennes toiles du XVIIe siècle.
En 2014, la Banque de France, propriétaire de l’Hôtel de Toulouse depuis 1811, lance une nouvelle campagne de restauration. En effet les boiseries de la Galerie souffrent à nouveau de désordres structurels liés à une hygrométrie faible, au fort retrait des bois, à l’appauvrissement des colles animales mais aussi aux restaurations du XIXe siècle qui brident les bois. On constate ainsi de nombreux joints ouverts et fissures mais aussi quelques lacunes sur les décors sculptés.
La dépose complète des boiseries n’étant pas envisageable, la restauration des décors a été menée par notre équipe à 95% in situ depuis septembre 2014 et a permis de concilier la conservation de l’œuvre dans son intégralité et la restauration des désordres les plus significatifs.
Les assemblages ont été révisés et au besoin consolidés. Des flipots en bois tendre ont été ponctuellement ajustés dans les joints ouverts et fissures.
Les éléments en voie de désolidarisation ont été refixés et les lacunes du décor ont été restituées au moyen de greffes de bois neuf sculpté.
Les dorures et peintures ont également fait l’objet d’une restauration attentive afin de redonner à la Galerie son faste d’antan.
Si vous souhaitez découvrir ce bijou du patrimoine, des visites individuelles commentées de la Galerie Dorée sont organisées par le Centre des Monuments Nationaux. Les inscriptions doivent se faire auprès du service des visites conférences du CMN.
www.monuments-nationaux.fr/fr/visites-conferences-ile-de-france/presentation/